Sixième centenaire de Jeanne d'Arc

Jeanne d'Arc decoree

Jeanne d'Arc chef de guerre ?

A ceux qui en doutent, posons les questions suivantes :

1/ Si ce n’est pas Jeanne d’Arc, à quel autre chef attribuer les victoires du printemps et de l’été 1429 ?

2/ Pourquoi ceux qui exerçaient des responsabilités de commandement dans l’armée de Charles VII ont-ils affirmé qu’elle était un chef d’exception ?

3/ Comment se fait-il qu’elle ait été blessée trois (voire quatre) fois en première ligne ?

Ce que disent d'elle les chefs de guerre qui l'ont vue à l'oeuvre

Jeanne d’Arc est vraiment un chef d’exception. Les plus grands guerriers de son temps l’ont reconnu.

 Ainsi le duc d’Alençon qui servit à ses côtés dépose : « Dans le fait de la guerre, elle était fort experte, tant pour porter la lance que pour réunir une armée ou ordonner un combat et disposer l’artillerie. Tous s’émerveillaient de voir que, dans les choses militaires, elle agit avec autant de sagesse et de prévoyance que si elle eût été un capitaine ayant guerroyé vingt ou trente ans. C’était surtout dans le maniement de l’artillerie qu’elle s’entendait bien. »

De même, Thibauld d’Armagnac, sire de Termes, le reconnaît aussi : « Dans tous ces assauts elle fut si valeureuse et se comporta de telle sorte qu’il ne serait pas possible à homme quelconque d’avoir meilleure attitude dans le fait de la guerre. Tous les capitaines s’émerveillaient de sa vaillance et de son activité, et des peines et labeurs qu’elle supportait… Dans le fait de la guerre, pour conduire et disposer les troupes, pour ordonner la bataille et animer les soldats, elle se comportait comme si elle eût été le plus habile capitaine du monde, de tout temps formé à la guerre. »

Ce qu'on peut en dire aujourd'hui

Pour les mêmes faits de guerre, s’ils avaient lieu aujourd’hui, Jeanne d’Arc serait incontestablement, le militaire le plus médaillé. En effet, lequel de nos plus illustres chefs de guerre pourrait rivaliser avec cette jeune fille dont les états de service, lui vaudraient aujourd’hui d’être :

Médailles décernées à titre militaire
  • grand-croix de la légion d’honneur pour avoir restauré l’autorité légitime,
  • le premier compagnon de la Libération pour avoir bouté l’ennemi hors de France,
  • médaillée militaire pour avoir commandé une armée en campagne dont on ne peut attribuer les incroyables victoires qu’à elle,
  • croix de guerre de Cent Ans avec de nombreuses citations à l’ordre de l’armée pour ses actes de bravoure personnels et son exemplarité sous le feu ennemi et pour avoir été successivement : victorieuse à Orléans, à la bastille Saint Loup, à la bastille des Augustins, au fort des Tourelles, victorieuse à Beaugency, à Meung sur Loire et à Jargeau, victorieuse à Patay où elle écrase l’armée anglaise en rase campagne et venge par la même occasion les défaites de Crécy, Poitiers et Azincourt.
    C’est sa campagne de la Loire qui fait dire au lieutenant-colonel de Lancesseur que sa tactique précède de 400 ans celle de Napoléon lors de la remarquable campagne de France de 1814. On pourrait encore citer parmi ses faits militaires Troyes, Montépilloy, Saint-Pierre-le-Moûtiers, Lagny…
  • Il faudrait encore lui décerner la médaille des blessés pour ses trois blessures au cou, à la tête et au pied, reçues à Orléans, Jargeau et Paris…
  • et la médaille des évadés pour son évasion de la tour de Beaurevoir.
Autres médailles (clin d’oeil !)
  • Tant que nous y sommes, remettons lui la médaille des affaires étrangères pour ses lettres aux Anglais et Bourguignons pour les convaincre de renoncer à leurs prétentions, et jusqu’aux Hussites de Bohèmes pour tenter de les assagir…
  • enfin, ne faudrait-il pas aussi la faire commandeur de l’ordre des arts et des lettres, distinction qui lui serait sans doute remise par l’académicien François Cheng. Il a trouvé dans le procès de Jeanne d’Arc l’un des plus beaux quatrains de la langue française. C’est ce procès qui fit dire à Robert Brasillach que « le plus émouvant et le plus pur chef-d’œuvre de la langue française n’a pas été écrit par un homme de lettres », ce que Jean Cocteau confirmait en disant « Jeanne d’Arc c’est le plus grand écrivain français ».

Tout cela, à un âge d’environ 18 ans. C’est tout de même pas mal !